Actionnariat salarié en Allemagne : Grünbeck, une entreprise pas comme les autres

Pour développer son actionnariat salarié, Grünbeck, entreprise familiale allemande de taille moyenne spécialisée dans le traitement de l’eau, a lancé en 1970 une initiative innovante basée sur le partage des bénéfices, la participation financière des employés et le partenariat social.

Actionnariat salarié en Allemagne : Grünbeck, une entreprise pas comme les autres, Eres Group

Aujourd’hui, la majorité des salariés sont actionnaires et détiennent 46% du capital de l’entreprise. Cette initiative, qui a bien évolué au fil du temps, permet à Grünbeck d’être classé par Eurofound, la Fondation européenne pour l’amélioration des conditions de vie et de travail, comme un des « Attractive workplace for all ».

L’histoire d’une success story

Homme de convictions, Josef Grünbeck, fondateur de l’entreprise qui porte aujourd’hui son nom, était un défenseur du partage du capital avec les salariés. Ainsi, pour donner une forme concrète à son idéologie, il a conçu un modèle innovant d’association des salariés au capital qui s’est développé au fil des années.

De 1970 à 1979, Grünbeck a fonctionné avec un système de partage des profits – semblable au système de participation connu en France – qui a permis aux salariés de recevoir jusqu’à 50 % des bénéfices de l’entreprise. Les montants distribués sont restés dans l’entreprise sous forme de prêt avec des intérêts associés (une sorte d’équivalent du Compte courant bloqué (CCB) en France).

« Partenariat silencieux pour tous les employés »

Plus tard, en 1984, un « partenariat silencieux pour tous les employés » (silent partnership for all employees) a vu le jour permettant aux salariés d’investir dans leur entreprise par le biais de versements volontaires bénéficiant des intérêts annuels et d’un abondement de la part de l’entreprise. Ainsi, la participation financière des employés vient renforcer le dispositif équivalent du CCB et contribue au financement de leur société. Choisissant cette option, les investissements des salariés ne dépendent pas des résultats de l’entreprise (les salariés n’étant pas actionnaires).

Enfin, en 1988, Grünbeck a lancé sa première augmentation de capital réservée à tous les salariés pour leur donner la possibilité de devenir de véritables actionnaires. Notons qu’à plusieurs reprises la famille fondatrice s’est abstenue de participer aux augmentations de capital pour laisser l’exclusivité aux salariés. De plus, un Conseil Consultatif a été créé. Ayant pour objectif de superviser les actions de la direction, il est élu tous les cinq ans par l’ensemble des actionnaires directs. Actuellement, il est composé de sept membres : le dirigeant, deux représentants commerciaux, deux employés, un directeur général d’une filiale et un consultant externe.

En outre, les fondateurs Grünbeck ont décidé qu’en cas de succession, toutes leurs actions seront transférées aux actionnaires salariés directs et aux salariés « partenaires silencieux » en fonction de leur pourcentage de parts de la société. La seule condition concernant les « partenaires silencieux », c’est l’obligation de convertir leur participation en action(s) de l’entreprise. Avec ce règlement, les fondateurs ont réglé la succession de l’entreprise et ont ouvert la voie pour les employés à poursuivre le développement de la société.

Quelle belle histoire !

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