Le PER est un outil de capitalisation remarquable

Extrait de l’interview des experts Eres publiée dans Gestion de Fortune, n° 308 – Novembre 2019. Propos recueillis par Jean-Denis Errard.

Le PER est un outil de capitalisation remarquable, Eres Group

Le succès du PER est-il compatible avec l’assurance vie ? Dans ce match entre David (230 Md€ d’épargne retraite aujourd’hui) et Goliath (1 700 Md€ en assurance vie) comment voyez-vous évoluer l’un face à l’autre ?

  • Eres : Le Plan d’Epargne Retraite PER et l’assurance sont en réalité extrêmement complémentaires :
    un horizon à moyen et long terme pour le PER versus disponibilité totale pour l’assurance vie,
  • des versements annuels déductibles plafonnés sur le PER versus des versements déplafonnés sur l’assurance vie.

Nous faisons le pari que d’ici quelques années, la majorité des épargnants utiliseront ces deux enveloppes universelles et répartiront leur épargne en fonction de leur horizon de placement et de leurs projets.

Le PER n’est-il pas élitiste du fait d’une déduction fiscale pour hauts revenus (3 % des foyers français, imposables ou non, paient plus de 11 000 € d’impôt, et la moitié de la recette totale d’IR) et du fait que peu d’entreprises proposent aujourd’hui une épargne retraite !

Eres : C’est vrai que les versements déductibles réalisés dans le nouveau PER concerneront essentiellement les épargnants ayant une tranche marginale d’imposition supérieure ou égale à 30 %. En revanche, le législateur a maintenu la possibilité de réaliser des versements non déductibles, ce qui nous semble une excellente nouvelle pour les épargnants peu ou pas fiscalisés qui pourront ainsi verser dans leur PER et profiter de l’abondement versé leur entreprise.
Le législateur a bien identifié la nécessité de développer plus largement les solutions d’épargne retraite au sein des entreprises, en incitant en particulier les plus petites d’entre elles (très peu équipées) à mettre en place ces solutions : depuis le 1er janvier 2019, les versements d’abondement, de participation et d’intéressement effectués par les entreprises de moins de 50 salariés bénéficient d’un forfait social à 0 % : pour 1 000 € de coût entreprise, les salariés (et le chef d’entreprise) bénéficient de 903 € nets investis sur leur plan d’épargne !

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La grande innovation du PER c’est la gestion par horizon, donc de long terme, alors que l’assurance vie du fait de la liberté de retraits ne permet pas une exposition à des placements potentiellement intéressants. Dès lors, quelles garanties peut avoir le souscripteur du PER que son épargne sera correctement investie ? Des gestionnaires ne vont-ils pas investir dans des actifs rentables pour eux et dangereux pour l’épargnant (structurés chargés en frais, titres de l’entreprise elle-même, private equity surévalué, queues de programmes en immobilier…) ?

Eres : Les « grilles d’investissement » de gestion pilotée proposées par le législateur nous semblent suffisamment souples pour permettre aux gestionnaires et asset managers de construire des solutions d’investissement performantes et adaptées à chaque profil d’épargnant.
Mais la loi Pacte va plus loin : la concurrence organisée entre assureurs et banquiers, la transférabilité de droit généralisée, le devoir d’information et de conseil à chaque étape significative de la vie du produit, la transparence sur les rendements, les frais et les rétrocessions vont probablement conduire la profession à mettre sur le marché des solutions innovantes, efficientes et performantes pour les épargnants.

Dans quelle mesure les clients souscripteurs de Perp et de Madelin ont intérêt à basculer vers le PER ?

Eres : Pour le Perp, l’absence de garanties techniques élevées nous permet d’affirmer que l’épargnant aura quasiment systématiquement intérêt à transférer vers le nouveau PER pour profiter de la souplesse du nouveau PER. En revanche, sur un contrat Madelin offrant des garanties techniques élevées (table de mortalité, taux technique garanti), une analyse personnalisée sera indispensable pour vérifier que la souplesse plus importante du PER en sortie ne détruit pas de la valeur pour l’épargnant. Nous partageons en cela les inquiétudes exprimées par la CLCV (association de défense des consommateurs) qui mettait en garde cet automne contre la transformation forcée des anciens contrats Madelin. Les associations d’épargnants doivent jouer leur rôle et s’imposer face aux assureurs pour défendre les intérêts des épargnants. Ce n’est évidemment pas toujours simple lorsque l’association est une émanation de l’assureur.

Gestion de Fortune, n° 308 – Novembre 2019. Propos recueillis par Jean-Denis Errard

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