Le Midwest, terre promise pour les salariés actionnaires

Une nouvelle étude sur le nombre de salariés actionnaires aux Etats-Unis, publiée en 2016, montre une forte disparité entre Etats. Cette étude, réalisée conjointement par le National Center for Employee Ownership (NCEO) et les Employee-owned S-Corporations of America (ESCA), met en avant le rôle de l’action publique et de la structure économique pour expliquer ces divergences.

Le Midwest, terre promise pour les salariés actionnaires, Eres Group

Les grands Etats – Californie, Texas, New York – affichent – logiquement – des chiffres élevés (autour d’un million pour chacun d’entre eux). Mais ils ne sont pas les seuls. Des Etats du Midwest tels l’Illinois, l’Ohio et le Minnesota n’ont pas à rougir de leur performance en termes d’actionnariat salarié. Le nombre de salariés actionnaires y dépasse, en effet, respectivement les 700.000 salariés. Sans surprise, les Etats avec le moins de salariés actionnaires sont les Etats les moins peuplés.

Les résultats impressionnants des Etats du Midwest s’expliquent avant tout par l’importance qu’y occupe le secteur manufacturier. Ce dernier est, en effet, le premier contributeur national aux plans d’actionnariat salarié américains (22% du total). Mais les initiatives publiques ont également été déterminantes. Ainsi, le Centre pour l’Actionnariat Salarié de l’Ohio (Ohio Employee Ownership Center) a fait un gros effort de pédagogie auprès des entreprises pour permettre aux salariés actionnaires de monter en puissance. Créé en 1987, il a permis la mise en place d’ESOP (Employee Share Ownership Plans) dans 92 entreprises, pour un total de 15 000 employés bénéficiaires.

A titre de comparaison, les entreprises du secteur manufacturier français représentent 25% des sociétés proposant des plans d’actionnariat salarié collectifs. Mais en France, c’est avant tout le secteur des BTP qui a contribué historiquement à l’actionnariat salarié. Alors que l’Etat a cherché à favoriser l’actionnariat salarié, les régions n’ont, quant à elles, pas la possibilité de s’impliquer comme le font certains Etats américains.

Ainsi, alors qu’en France on compte au total 3,5 millions de salariés actionnaires dont 400 000 environ dans le non coté, ils sont près de 33 millions outre-Atlantique (14 millions dans le non coté). Si la France est en retard par rapport aux Etats-Unis, c’est avant tout parce que l’usage de l’actionnariat salarié comme solution pour assurer la transmission des entreprises non cotées y est moins répandu. Il est aussi beaucoup moins répandu dans les start-ups en France qu’aux Etats-Unis où l’actionnariat salarié est tellement populaire qu’il est considéré comme un symbole typiquement américain au même titre que le hot dog. En effet, en France, on trouve essentiellement deux types de structure dans le non coté : les SCOP où les salariés détiennent 100% du capital, et les entreprises qui n’ouvrent qu’une faible part de leur capital à leurs salariés. Rares, pour ne pas dire inexistantes, sont les entreprises où les salariés détiennent entre 20% et 40% du capital. En tout cas, le besoin d’information est criant. C’est pourquoi Eres a lancé son Livre blanc de l’actionnariat salarié collectif cette année. 

Consultez le Livre Blanc Eres

FAQ

Quelles raisons peuvent expliquer l’importance de l’actionnariat salarié dans les états du Midwest ?

La prédominance du secteur manufacturier dans les états du Midwest et dans l’actionnariat salarié américain explique grandement cette importance. Toutefois d’autres initiatives, plus pédagogiques, comme le Centre pour l’Actionnariat Salarié de l’Ohio ont également permis de sensibiliser les entreprises à l’actionnariat salarié.

Quelles causes expliquent le retard français sur l’actionnariat salarié comparé aux Etats-Unis ?

L’actionnariat salarié est, d’une part, moins utilisé comme solution pour assurer la transmission des entreprises non cotées, et, d’une autre part, il est aussi beaucoup moins répandu dans les start-up françaises qu’aux Etats-Unis.

Partager cet article
Ne ratez rien
des actus Eres
Et si on en parlait ?

Bénéficiez du conseil de l’un de nos 6 000 experts répartis dans toute la France