Existe-il une corrélation entre l’actionnariat salarié et la performance boursière ?

A l’occasion du lancement de la nouvelle version de l’indice boursier de l’actionnariat salarié en Grande Bretagne (UK Employee Ownership Index), calculé depuis juin 2013 par FTSE International, nous nous sommes intéressés à l’actionnariat salarié et à la performance boursière afin de savoir s’il existe une corrélation entre ces deux éléments. Décryptage.

Existe-il une corrélation entre l’actionnariat salarié et la performance boursière ?, Eres Group

Si nous nous référons à l’indice boursier de l’actionnariat salarié en France (Euronext FAS IAS), composé de l’ensemble des valeurs du SBF250 dont au moins 3% du capital est détenu par au moins 25% des salariés, nous verrons que, depuis sa création en 1999, sa performance (cf. courbe bleu graphique 1) est supérieure à celle du CAC40 (cf. courbe rouge graphique 1).

Graphique 1.

Existe-il une corrélation entre l’actionnariat salarié et la performance boursière ?, Eres Group

 

Le constat est le même si nous prenons depuis 2003 l’indice boursier de l’actionnariat salarié en Grande Bretagne (UK EOI) qui regroupe les sociétés cotées sur le London Stock Exchange et dont le capital détenu par les salariés est de 3% ou plus (3% EOI) ou de 10% et plus (10% EOI) (cf. graphique 2).

Graphique 2.

Existe-il une corrélation entre l’actionnariat salarié et la performance boursière ?, Eres Group

 

Ce qui nous semble cependant curieux dans le graphique 2, c’est l’écart entre les performances de l’indice EOI 3% (13,7% en moyenne par an depuis 2003) et celles de l’indice EOI 10% (7,7% en moyenne par an depuis 2003). Comme si trop d’actionnariat salarié avait un impact négatif sur la performance boursière.

Au final, l’actionnariat salarié n’est pas une recette pour doper le cours de bourse. Il semble que sur le long terme les entreprises où les salariés détiennent une partie du capital aient une meilleure performance. Mais on pourrait aussi dire, les salariés sont actionnaires parce que l’action a de bonnes performances.

18/02/2014 : Suite à un commentaire de notre fidèle lecteur François L’Haridon qui a d’ailleurs travaillé sur l’actionnariat salarié du groupe Eiffage, il est intéressant de présenter les travaux de J. Dondi (1992) portant sur la relation actionnariat salarié-performance. Composée d’une centaine d’entreprises françaises cotées, l’étude de Dondi s’est intéressée à leur performance durant la période 1985-1988. Il observe ainsi que la rentabilité financière augmente au fur et à mesure que la part du capital détenue par l’actionnariat salarié s’accroît. Toutefois, au-delà d’une part de capital de 10% détenue par les salariés actionnaires, la rentabilité financière a tendance à décroître, ce qui évoque un effet de seuil. Nous pensons tout de même que la période d’observation de 4 ans est très courte ne permettant pas de faire des conclusions très larges.

Lire aussi :

Marc Mathieu, Secrétaire Général de la FEAS sur www.partageduprofit.com: « Avancées et menaces pour l’actionnariat salarié européen en 2014″

FAQ

Quel est l’indice boursier de l’actionnariat salarié en France ?

L’indice de référence est l’Euronext FAS IAS. Il est composé de l’ensemble des valeurs du SBF250 et dont 3% du capital est détenu par au moins 25% des salariés.

Quelle conclusion pouvons-nous tirer de cette étude ?

Une corrélation semble exister entre la performance boursière et l’actionnariat salarié. En effet, les entreprises où les salariés détiennent une partie du capital ont une meilleure performance boursière. Toutefois, nous pouvons changer de point de vue et se demander si les salariés ne deviennent pas actionnaires justement parce que les performances de l’action sont bonnes.

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