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Le coup de la panne
En enfants trop gâtés par des performances stratosphériques depuis la fin 2022, les investisseurs garderont un sentiment mitigé de cette fin d’année, avec l’impression que le Père Noël a oublié de garnir leur soulier. C’est particulièrement le cas concernant les actions américaines : selon Bloomberg, le S&P 500 a connu son pire « Santa Rally » depuis au moins 1952, avec une performance négative de 2,4%. Pour les investisseurs focalisés sur les petites capitalisations américaines, à qui on avait pourtant promis monts et merveilles à la suite de l’élection de Donald Trump, ils devront se contenter, comme les enfants pas suffisamment sages, d’un morceau de charbon, le Russell 2000 cédant plus de 8% sur le mois de décembre. Seul l’indice des valeurs technologiques Nasdaq 100 parvient à rester dans le vert sur le mois avec une performance de +0,4% selon Bloomberg. L’Europe, elle, termine une année sans grand relief en dehors d’un excellent démarrage par une légère baisse de 0,5%. Enfin, le CAC 40 conclut une année qui le place parmi les dix pires indices boursiers du monde sur une note positive avec une hausse de 2,1% selon Bloomberg.
Sous la surface, le néant
L’aspect le plus marquant de ce mois de décembre aura donc été le retour à un marché extraordinairement polarisé, avec encore une fois les « Magnificent 7 »* comme seule bouée de sauvetage. Illustration : au mois de décembre, seuls 16% des titres du S&P 500 réalisent une meilleure performance que l’indice, tout simplement du jamais vu en 38 ans de données disponibles. Non seulement cette dépendance à quelques valeurs est un signe de fragilité de plus en plus flagrant, mais il est surtout le symptôme d’une gestion active dont la série de performances décevantes ne cesse de s’amplifier avec une quatrième année consécutive de sous performance sur les actions internationales et une troisième sur les actions européennes, alimentant des flux toujours plus importants sur les solutions d’investissement passives au premier rang desquels se trouvent les ETF, qui ont franchi les 1 000 milliards de flux entrants en 2024.
Un début d’année riche en évènement
Le début de l’année 2025 promet d’être très dynamique, entre la prise de fonction de Donald Trump, les élections anticipées en Allemagne et la poursuite probable des turbulences politiques en France. Mais au-delà de tout ce bruit de court terme, l’évolution du cycle économique sera primordiale pour déterminer la trajectoire des marchés, coincés entre les craintes de ralentissement de la croissance et une inflation résiliente qui contrarie pour l’instant les plans d’assouplissement de la politique monétaire, particulièrement aux Etats-Unis.
* « les sept magnifiques » : Alphabet, Amazon, Apple, Meta, Nvidia, Google, Microsoft
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Avertissements : Les performances passées ne présagent pas des performances futures.