Commentaire des gérants au 30 avril 2024 – Respiration.

commentaire de gestion antigravite mars

Fin de série

Avril marque la fin d’une série impressionnante de cinq mois de hausse sur les principaux marchés actions. Les valeurs de croissance, jusque-là leaders incontestés de la cote, ont connu des prises de profit significatives. Dans ce contexte, les marchés européens ont mieux résisté, notamment le Stoxx 600 (-1% selon Bloomberg) et le CAC 40 (-2,1% selon Bloomberg), que leurs homologues américains, avec un Nasdaq 100 et un S&P 500 en baisse de plus de 4% selon Bloomberg. Le mois fut également marqué par un brutal réveil du marché chinois, après des mois de dérive : l’indice Hang Seng a progressé de 7,4% sur le mois, permettant à l’indice général des marchés émergents de finir dans le vert (+0,7% selon Bloomberg). Autre segment du marché en souffrance, les PME ont, elles aussi, connu une embellie en relatif, avec l’indice Enternext PEA PME qui finit en territoire positif sur le mois (+0,24% selon Bloomberg). Reste à voir si ces mouvements correspondent à un rééquilibrage de court terme ou si ces marchés ont la capacité de continuer à rattraper leur retard très important.

Le retour à des taux directeurs bas de plus en plus élusif

L’explication principale à ce retournement de marché est à chercher dans les marchés obligataires souverains, qui ont connu un nouveau mois difficile, particulièrement aux Etats-Unis. Le problème pour les banques centrales, et plus particulièrement pour la Réserve fédérale américaine (Fed), est que l’inflation a maintenant arrêté de décélérer depuis près de neuf mois. En effet, l’indices des prix à la consommation américain progressait de 3% selon Bloomberg sur un an au mois de juin 2023. A fin mars 2024, la progression annuelle est de…3,5% selon Bloomberg, loin de l’objectif de 2%. Alors que les chiffres de la croissance et de l’emploi sont pour l’instant toujours robustes, il n’y a pas de raison, à ce stade, de penser que la Fed va baisser ses taux de manière importante cette année. Le marché ne s’y trompe pas et ne voit plus qu’une baisse de 0,25% en 2024 selon Bloomberg.

L’exception européenne ?

En zone euro, la situation est, certes, différente : la croissance économique est beaucoup plus faible et les derniers chiffres d’inflation, 2,4% selon Bloomberg sur un an à fin avril 2024, sont nettement plus proches de l’objectif de la BCE. De ce fait, cette dernière ouvre de plus en plus clairement la voie à une première baisse de taux au mois de juin, le marché allant jusqu’à considérer que trois baisses de taux de 0,25% d’ici à la fin de l’année paraissent crédibles selon Bloomberg. La réalité pourrait être différente, et pour deux raisons. Tout d’abord, la dynamique de croissance en zone euro semble s’améliorer, avec une croissance de l’économie au premier trimestre de 0,3%, meilleure performance depuis le troisième trimestre 2022, après deux trimestres de contraction économique. Deuxièmement, les décisions de la BCE seront, bien qu’elle le nie farouchement (source : La Tribune), largement conditionnée par l’attitude la Fed. Vouloir faire cavalier seul pourrait même être totalement contre-productif : comme le montre le Japon actuellement, un important écart de taux d’intérêt avec les Etats-Unis peut entrainer une baisse marquée du taux de change. Or, si l’euro se met à baisser significativement, la zone euro risque d’importer de l’inflation et d’être obligée de resserrer à nouveau sa politique monétaire. Le chemin qui se présente devant la BCE parait en tout cas étroit.

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