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La fiscalité du PER à la sortie vient-elle réellement réduire son efficacité ?

Temps de lecture 5mn

Depuis octobre 2019, le Plan d’Epargne Retraite PER, créé par la loi Pacte, est venu révolutionner l’univers de l’épargne longue en France. La possibilité de sortie 100% en capital, couplée à l’avantage fiscal au moment du versement, fait du PER un produit d’épargne remarquable. Certaines voix s’élèvent pour mettre en garde les épargnants contre l’imposition à la sortie qui viendrait neutraliser l’avantage fiscal à l’entrée et réduire l’efficacité du PER. Nous allons donc voir que si l’horizon d’investissement est bien calibré, cela n’a aucun impact !

Quelle est la fiscalité du PER ?

Un des grands avantages du Plan d’Epargne Retraite (PER individuel, PER d’entreprise) est la possibilité offerte à l’épargnant de réaliser des versements volontaires qui peuvent être déduits à 100% de son assiette de l’impôt sur le revenu. Cette déductibilité fiscale s’applique dans la limite des plafonds épargne retraite 163 quatervicies pour les salariés et/ou des plafonds 154 bis (ex-Madelin) pour les TNS.

Le PER permet donc de réduire son imposition, l’année du versement. Cependant, il s’agit plus exactement d’un différé d’imposition. C’est-à-dire que les versements volontaires qui ont été déductibles à l’entrée (et ont permis une baisse de son imposition l’année du versement) seront soumis à imposition sur le revenu à la sortie (généralement au moment du départ à la retraite de l’épargnant ou en profitant de déblocages anticipés).

A noter : Les plus-values réalisées pendant la phase d’épargne seront soumises au PFU (prélèvement forfaitaire unique ou flat-tax) soit 30% de fiscalité.

Tout savoir sur la fiscalité du PER à la sortie en capital

Exemple :

Si j’effectue un versement volontaire déductible  de 10 000 € sur mon PER cette année, je réduirai mon revenu imposable d’autant (s’il me reste suffisamment de plafonds retraite disponibles). Cependant, dans 20 ans, quand je serai à la retraite et que je déciderai de débloquer mon PER, ces 10 000 € seront imposés.

Concrètement, quel est donc l’intérêt d’un tel dispositif ?

Comme le dirait l’adage, est-ce simplement reculer pour mieux sauter ? En réalité, la « reprise » de l’avantage fiscal en sortie cache un avantage supplémentaire : la possibilité d’investir avec effet levier.

Explication :

Lorsque j’investis 10 000 € sur un PER, si ces 10 000 € sont entièrement déduits de ma tranche marginale d’imposition de 30%, je bénéficie d’un avantage fiscal de 3 000 €.

Mon versement de 10 000 € ne m’aura donc coûté que 7 000 €.

Si en sortie, mes 10 000 € sont imposés à 30% (hypothèse de maintien de ma tranche d’imposition), je devrai « rembourser » mon avantage fiscal initial.

Oui, mais… si je retire mon capital dans 20 ans, l’Etat m’aura permis de capitaliser sur 10 000 € pour un effort d’épargne net de 7 000 € : j’aurai donc bénéficié d’un « prêt à taux zéro » qui me permet de réaliser davantage de plus-values. Du fait de la flat-tax, l’Etat récupère 30% des gains réalisés grâce à ce coup de pouce et en laisse 70% à l’épargnant.

Et pour l’épargnant dont la tranche marginale d’imposition baisse à la retraite (du fait de la baisse de ses revenus), l’avantage est encore plus important !

Si je verse sur mon PER à horizon 20 ans, je suis toujours gagnant ?

Prenons un exemple : le rendement annuel est de 4%, nous estimons que l’horizon de retraite étudié est de 20 ans.  Nous testons l’hypothèse d’un taux marginal d’imposition à l’entrée supérieur ou égal à 30%. Comparons cela par rapport à un investissement effectué sur une assurance-vie.

Efficacité du PER par rapport à l’assurance vie

Nous constatons qu’en ayant investi et en laissant capitaliser la somme pendant 20 ans sur un PER, et malgré une fiscalité à la sortie à priori moins avantageuse, seul 1 cas très improbable rend l’assurance vie très légèrement plus efficace (+1%) : un versement sur le PER lorsque l’épargnant a un taux marginal à 30%, et un retrait alors que son taux a grimpé à 45%.

Cette analyse nous permet également de souligner le fait que le PER n’est pas une enveloppe d’épargne réservé aux foyers les plus riches. Dès 30% de taux marginal d’imposition, l’efficacité est supérieure ou égale à celle de l’assurance vie.

Conclusion

Pour une épargne de long terme, et dans la mesure où vous êtes certain que vous n’aurez pas besoin de cet argent plus tôt, le PER est une excellente opportunité pour faire fructifier une épargne. Là encore, nous constatons que l’opposition que d’aucuns peuvent établir entre assurance vie et PER n’a pas lieu d’être. Vos projets et votre horizon de placement sont donc la solution à cette équation.

Une stratégie pourrait être de consommer ses plafonds retraite en épargnant sur un PER, puis d’utiliser une assurance vie ou un PEE pour épargner davantage, selon ses besoins en liquidité à court terme ou ses objectifs d’épargne (projets, transmission…).

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Pour résumer :

L'intérêt est que les versements déductibles me permettent de reporter ma fiscalité dans les temps et ainsi de bénéficier d'économies d'impôts dans de nombreux cas.

 

Oui, car avec une même tranche marginale d'imposition, la déductibilité des versements reste avantageuse puisque cela constitue l'équivalent d'un prêt à taux 0 de la part de l'Etat.

 
 
 

Non, car dès 30% de taux marginal d'imposition, l'efficacité de la déductibilité des versements volontaires est alors supérieure ou égale à celle de l'assurance-vie.

 

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