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La saga de l’actionnariat salarié, épisode 1. Pour réussir son opération d’actionnariat, la première étape est de déterminer si le moment choisi est adapté. Quand lancer son opération d’actionnariat salarié ? Nos réponses dans le premier épisode de notre saga de l’actionnariat salarié.
Se lancer oui, mais pas n’importe quand
Lors des débats à la sortie de la Loi Pacte en 2019, le Ministre de l’économie et des finances, Bruno Le Maire exprimait le souhait que le capital des entreprises françaises soit détenu à 10% par leurs salariés. Si l’actionnariat salarié continue de croître en France, nous sommes encore loin de l’objectif, avec par exemple seulement 2,74% du capital des entreprises du SBF120 détenu par les salariés en 2022. Alors faut-il accélérer ? Oui, mais pas dans n’importe quelles conditions.
Pour une partie des entreprises, l’association au capital est délicate voire parfois impossible. Ainsi, de nombreux dirigeants d’entreprises à capitaux familiaux, désireux d’ouvrir le capital aux salariés, se heurtent à l’incompréhension ou à l’hostilité des actionnaires de la famille, peu enclins à accepter la dilution et les contraintes de gouvernance correspondantes. De même, une entreprise en cours de restructuration pourra difficilement, en plein PSE, proposer à ses salariés une entrée au capital. La position des syndicats de salariés sur l’actionnariat salarié reste de plus très contrastée, et l’actionnariat salarié ne suffit souvent pas à répondre aux aspirations de revalorisation salariale.
Spécialiste en actionnariat salarié et partage du profit depuis plus de 15 ans, notre rôle est d’aider nos clients à déterminer quel dispositif d’association à la performance est le plus aligné avec leurs enjeux stratégiques. Il est tout aussi crucial de définir avec eux le timing et le modus operandi les plus adaptés. D’expérience, peu d’entreprises sont structurellement inadaptées à l’actionnariat salarié. Beaucoup en revanche traversent des moments dans lesquels une opération d’actionnariat salarié n’est pas pertinente.
Les questions à se poser avant toute opération d’actionnariat salarié
Pour ne pas se tromper de combat, il convient alors de se poser trois questions essentielles :
- « Les actionnaires sont-ils désireux de partager le capital et la valeur associée avec les collaborateurs, pour quel ordre de grandeur et à quel horizon ? »
- « Acceptent-ils la présence des salariés ou de leurs représentants à l’Assemblée Générale et le partage de l’information ? »
- « La situation financière et sociale de l’entreprise permet-elle sans risque de rejet ou de difficultés différées, de proposer aux collaborateurs ciblés par le cahier des charges de devenir actionnaires ? »
Si la réponse est « non » à la première question, il sera souvent préférable de se tourner vers d’autres mécanismes de partage du profit, de type participation ou intéressement par exemple. Pour la deuxième question et la troisième question, le « non » doit appeler à la vigilance mais n’est pas rédhibitoire. Ainsi, la question de la présence des salariés aux Assemblées Générales peut être traitée par la mise en place d’une intermédiation de la relation via un FCPE ou une holding. Quant à la question du risque pour les salariés, celui-ci peut être atténué grâce à des aides de l’entreprise comme la décote, l’abondement, voire les actions gratuites.
Un dispositif adapté à des situations très variées
Une fois ces questions traitées, l’actionnariat salarié reste adapté à une très grande diversité d’entreprises. On peut citer notamment :
- Les entreprises sous LBO : possibilité d’aligner les intérêts des salariés avec les intérêts des investisseurs en capital, et ce jusqu’à leur horizon de sortie
- Les entreprises familiales : possibilité de renforcer le sentiment d’appartenance des salariés et de les fidéliser en les associant au capital
- Les entreprises en retournement : avec des dispositifs de type actions gratuites ou désormais d’abondement unilatéral dans le PEE, possibilité d’intéresser tout le monde au retournement d’une entreprise en difficulté avec un risque nul ou maitrisé
- Les start-ups : utilisation du BSPCE (bon de souscription de parts de créateur d’entreprise) pour fidéliser les collaborateurs, avec une valorisation « d’espoir de rentabilité future »
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Episode 1 : savoir quand se lancer.
Episode 2 : partir de ses objectifs et non pas des outils.
Episode 3 : de la bonne utilisation de la boîte à outils.
Episode 4 : un (futur) bénéficiaire averti en vaut deux !
Conclusion : un dispositif qui réconcilie travail et capital.
Projet d’actionnariat salarié ? Les avantages du FCPE d’actionnariat.