Temps de lecture 2mn
Existe-t-il une corrélation entre le niveau d’éducation financière des épargnants et leur propension à détenir des actions ?
Le taux de détention d’actions par les épargnants diffère d’un pays à l’autre. En France, seuls 15,4 % des ménages en détiennent directement ou indirectement alors que c’est le cas pour près de la moitié des ménages américains ou encore les deux tiers des suédois (source : Banque de France, 2010).
Selon une étude réalisée par Tullio Jappelli (Université de Naples Dederico II) et Mario Padula (Université « Ca’Foscari » de Venise) pour le compte de l’OEE (Observatoire de l’Epargne Européenne), si une corrélation existe entre le niveau d’éducation financière des épargnants et leur propension à détenir des actions, cette relation n’est pas une relation de cause à effet. En effet, les deux variables dépendent l’une et l’autre des mêmes facteurs tels que les ressources de l’individu, son aversion au risque et le coût de l’éducation financière.
Les résultats de l’étude démontrent que l’âge est corrélé négativement à la détention d’actions : le vieillissement d’une année se traduit par une réduction du taux de détention d’actions comprise entre 0,1 et 0,2%. Les célibataires détiennent environ 10% de moins d’actions que les couples. Les auteurs constatent que le taux de détention d’actions augmente avec le niveau d’éducation, mais aussi avec le revenu et l’importance du patrimoine. Le niveau initial d’éducation financière est aussi un facteur associé à une plus grande participation au marché.
Etant dans une optique de comportement des épargnants et vu que les actions sont réputées risquées, disons que les hommes sont plus tolérants au risque que les femmes, les jeunes plus que leurs aînés, et de même les enfants d’indépendants. Les gens mariés et les entrepreneurs individuels ont également une plus grande tolérance au risque. Pour aller plus loin, consultez l’étude de l’OEE « L’épargnant dans un monde en crise : Ce qui a changé ».
Peut-on en conclure pour autant que nos gouvernants ne détiennent pas d’actions dans leur patrimoine comme l’a montré leur publication parce que leur éducation financière est insuffisante ? Sans doute pas et pourtant …
Pour résumer :
15,4% des ménages français détiennent directement ou indirectement des actions.
Bien qu’il existe une corrélation, cette relation n’est pas une relation de cause à effet. D’autres facteurs comme les ressources de l’individu, le rapport au risque et le coût de l’éducation financière ont également un impact.
L’âge, le statut marital, les revenus et l’importance accordée au patrimoine peuvent également expliquer la détention, ou non, d’actions.
Vous avez des questions ? Contactez-nous !