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Une situation compliquée pour le secteur automobile en 2024
L’année 2024 a été marquée par un freinage brutal pour le secteur automobile en France. Entre le ralentissement des ventes de voitures électriques, l’accélération de la concurrence chinoise avec des acteurs comme BYD, et une inflation salariale qui complique la transition technologique, les entreprises du secteur doivent faire face à de nombreux défis. Le marché des immatriculations a été également en net recul, mettant un coup de frein à la dynamique de l’industrie automobile européenne.
Une lueur dans l'ombre : L'actionnariat salarié
Le secteur automobile compte plusieurs acteurs majeurs au sein du SBF 120. Parmi eux, sept entreprises se distinguent dans l’automobile et les équipementiers : Michelin, Stellantis, Renault, OP Mobility, Valeo et Forvia, ainsi qu’Avyens (ancien ALD Automotive). Ces entreprises couvrent différents aspects de l’industrie, allant de la fabrication de véhicules à la production de composants et la location automobile.
Au cours des dix dernières années, les entreprises du secteur ont réalisé 20 opérations d’actionnariat salarié via des augmentations de capital réservées ou des cessions d’actions existantes. Ces opérations représentent 5 % de l’ensemble des opérations collectives du SBF 120.
Malgré le contexte économique morose, Renault, Stellantis et Michelin ont pris un virage stratégique en renouvelant l’expérience de l’actionnariat salarié avec un nouveau plan collectif à leurs en 2024, comme 31 autres entreprises de l’indice. La confiance des collaborateurs s’est traduite par une souscription des enveloppes proposées à plus de 50%.
Le cas Renault : la French Touch du partage du profit
Même si 2024 a été une année boursière difficile pour l’industrie automobile européenne, avec une baisse de 12 % de l’indice sectoriel, 2 acteurs européens ont malgré tout su enclencher la vitesse supérieure en affichant des hausses respectives de +27 % et +35 % en bourse. Renault plus particulièrement peut se targuer d’être un de ces 2 champions en faisant partie des trois meilleures entreprises en France en matière de partage du profit selon notre Baromètre.
Premièrement, le « Renaulution Shareplan », a connu un fort engouement en 2024, avec un taux de participation des salariés de 43 %, en nette progression par rapport à 2023 (36 %). Cela illustre une montée en puissance des collaborateurs dans la stratégie du groupe.
L’opération a inclus l’attribution de 7 actions gratuites aux collaborateurs dans 30 pays et une offre d’acquisition d’actions à des conditions avantageuses dans 24 pays. Renault s’approche de son ambition d’atteindre 10 % de son capital détenu par les salariés actionnaires en 2030, avec 5,74 % du capital détenu actuellement. Ce résultat place Renault bien au-dessus de la moyenne du SBF 120, qui s’élève à seulement 2,79 % du capital entre les mains des salariés.
Partons pour l’Italie : Ferrari, une formule 1 du partage du profit
Ferrari, de son côté, a mis en place un dispositif combinant actionnariat salarié et primes de performance. En 2024, un accord avec les syndicats a prévu la distribution d’actions gratuites pour une valeur totale de 10 millions d’euros aux 5 000 salariés.
Parallèlement, Ferrari a reconduit son programme de prime de compétitivité pour la période 2024-2027. Celles-ci dépassent les 17 000 euros annuels par salarié qui ont pu convertir jusqu’à 3 000 euros en actions Ferrari, manifestant ainsi leur dévouement pour leur entreprise. Pour comparaison, la prime moyenne de partage de profit (prime d’intéressement, prime de participation, abondement) au sein des entreprises du SBF 120 s’élève à 6 392 € par salarié, tandis que celle du secteur automobile français reste en sous-régime, à seulement 2 764 €.
Prévisions 2025 : Vers une consolidation des initiatives
Pour 2025, l’enjeu pour les constructeurs sera de poursuivre cette dynamique en adaptant leurs dispositifs de redistribution des profits aux nouvelles réalités économiques et sociales. L’actionnariat salarié devrait continuer à jouer un rôle clé dans cette transformation, notamment chez Renault qui comme dit précédemment, ambitionne d’atteindre 10 % de capital détenu par ses salariés d’ici 2030. (Objectif du gouvernement – 2018)
De plus, on attend davantage des quatre autres entreprises du secteur, à l’exception de Valeo. Celle-ci présente déjà une forte dynamique en matière d’actionnariat salarié avec 8 opérations d’augmentation de capital collectives depuis 2016. Une montée en puissance des initiatives chez Avyens, Forvia, Trigano et OP Mobility permettrait d’améliorer encore la participation des salariés dans la création de valeur et utiliser d’autres canaux de partage en complément des dividendes.
Automobile 2025 : un virage stratégique
Le secteur automobile tourne ainsi une page avec 2024 et se prépare pour 2025, où la participation des salariés à la création de valeur devient un enjeu majeur de performance et de stabilité pour les entreprises. En parallèle, Florent Menegaux, PDG de Michelin alerte sur une compétitivité européenne affaiblie par des coûts de production élevés, une fiscalité lourde et une complexité réglementaire accrue.
Malgré ce risque d’incertitude élevé, l’actionnariat salarié se révèle être un carburant puissant pour renforcer l’implication des collaborateurs et stabiliser la gouvernance des groupes automobiles dans un environnement en perpétuelle mutation.
Le meilleur de l'actionnariat salarié, avec Eres.
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