
La participation permet d’associer les salariés au profit de l’entreprise en redistribuant une partie des bénéfices. Obligatoire dans les entreprises de plus de 50 salariés, facultative pour les autres, la participation est mise en place par un accord.
La participation est un dispositif d’épargne salariale qui permet de redistribuer une partie des bénéfices réalisés par l’entreprise aux salariés, sous forme de prime. La participation vise à associer les salariés aux résultats de l’entreprise et à favoriser leur engagement en partageant les résultats positifs de celle-ci.
Les primes de participation sont réparties entre les salariés selon des critères définis dans l’accord de participation, tels que la rémunération, le temps de présence dans l’entreprise ou de manière uniforme.
La participation et l’intéressement sont deux dispositifs d’épargne salariale avec des finalités différentes. La participation permet d’associer les salariés au profit de l’entreprise en redistribuant une partie des bénéfices. L’intéressement est quant à lui un dispositif facultatif d’association à la performance de l’entreprise.
L’accord de participation aux bénéfices est obligatoire dans toute entreprise de 50 salariés ou plus pendant cinq années consécutives et qui réalise des bénéfices. Un accord de participation peut être en place de manière volontaire dans les PME de moins de 50 salariés. La participation est calculée et versée chaque année (une fois par an) aux salariés.
L’intéressement permet de verser des primes à ses salariés en contrepartie de l’atteinte des objectifs définis à l’avance. Les objectifs peuvent être financiers ou extra financiers, doivent être mesurables (l’entreprise a mis en place un système de suivi), objectifs (la mesure n’est pas contestable) et aléatoires (on ne doit pas savoir avant la fin de la première moitié de l’exercice si un objectif sera atteint). Les objectifs peuvent être définis par unité de travail qui sont des sous-ensembles de l’entreprise (sites géographiques, équipes…) et/ou par période infra-annuelle (trimestre, semestre).
Lorsque l’accord de participation possède une formule légale, la signature doit avoir lieu dans l’année suivant la clôture de l’exercice au titre duquel la participation est devenue obligatoire.
Lorsque l’accord de participation possède une formule légale ou dérogatoire, la signature doit se faire avant la fin de la première moitié de la première période de calcul pour une application sur l’exercice en cours (à titre d’exemple : avant le 30/06/2025 pour un accord applicable sur 2024 et 2025 en cas d’exercice civile).
La négociation peut se faire :
Pour les entreprises mettant en place une participation volontaire :
En cas d’échec des négociations, les entreprises peuvent mettre en place par décision unilatérale un régime de participation conforme aux dispositions légales.
Tout accord de participation doit être déposé auprès de la DREETS sur leur plateforme en ligne pour ouvrir droit aux exonérations fiscales et sociales.
La prime de participation aux bénéfices est calculée est versée au plus tard le 1er jour du 6e mois suivant la clôture de l’exercice de calcul (soit le 01/06 pour un exercice basé sur l’année civile).
Il est possible de verser une avance ou un acompte de participation avant la fin de l’exercice. Les modalités de versement de ces avances doivent être bien indiquées dans l’accord de participation. A défaut, l’employeur devra demander, par courrier recommandé avec accusé de réception ou sur remise en propre, l’accord du salarié sur le principe du versement d’une telle avance. Le salarié dispose alors de 15 jours pour donner son accord. A défaut, aucune avance ne pourra lui être versé.
Au moment du calcul des primes individuelles, l’entreprise (ou le teneur de comptes) demande au salarié son choix d’affectation de sa prime de participation.
Le salarié a le choix entre :
En cas d’investissement de la prime, les sommes sont alors bloquées jusqu’à l’échéance du plan (5 ans pour le PEE et jusqu’au départ en retraite pour le PERECO) sauf cas de déblocage anticipé.
A défaut de choix exprimé par le salarié dans le délai indiqué (généralement 15 jours), la prime de participation est investie, lorsqu’il existe un PERECO dans l’entreprise, à 50% sur le PERECO et à 50% sur le PEE (100% sur le PEE en l’absence de PERECO).
Important : les primes de participation épargnées dans un plan d’épargne salariale ne sont pas imposables à l’impôt sur le revenu (cf. régime social et fiscal de la participation).
La formule légale dite de droit commun est la suivante : ½ (B – 5%C)*(S/VA)
Les différents éléments de la formule correspondent aux montants suivants :
L’accord peut définir une autre formule de calcul plus favorable pour les salariés que la formule légale.
Le résultat obtenu en appliquant la formule doit être pris en compte dans la limite de l’un des plafonds suivants : la moitié du bénéfice net comptable, le bénéfice net comptable diminué de 5% des capitaux propres, le bénéfice net fiscal diminué de 5% des capitaux propres ou bien, la moitié du bénéfice fiscal.
Dans les entreprises de moins de 50 salariés, le législateur a permis, pour une durée expérimentale de cinq ans, la possibilité de mettre en place un accord de participation avec une formule moins favorable que la formule légale. Cette avancée permet aux TPE-PME d’avoir une meilleure maîtrise de leur budget.
La formule de calcul doit donc reposer sur des résultats financiers et non des objectifs liés à la productivité. Elle peut par exemple reposer sur le bénéfice net, le résultat courant avant impôts, le résultat d’exploitation ou l’excédent brut d’exploitation de l’entreprise
Attention : L’expérimentation se termine le 29 novembre 2028. En conséquence, le dernier exercice d’application de l’expérimentation doit se clôturer au plus tard le 29 novembre 2028. Pour une entreprise ayant un exercice civile, le dernier exercice d’application est celui ouvert du 1er janvier 2027 au 31 décembre 2027.
Deux plafonds légaux encadrent le montant de participation :
Tous les salariés de l’entreprise sont bénéficiaires de l’accord. Seule une condition d’ancienneté peut être fixée, d’au maximum 3 mois. Elle est calculée sur l’exercice de calcul et les 12 mois qui précèdent, au titre d’un ou de plusieurs contrats de travail. Les mandataires sociaux titulaires d’un contrat de travail sont bénéficiaires de la prime peu importe la taille de l’entreprise. Les stagiaires sont quant à eux exclus.
Dans les entreprises de moins de 50 salariés, peuvent également être bénéficiaires :
BON À SAVOIR
Temps partiel et éligibilité du dirigeant à l’épargne salariale
Un chef d’entreprise TNS peut bénéficier des dispositifs d’épargne salariale (PEE, PERECO, intéressement, participation, abondement) dès lors qu’un salarié a été employé à temps plein ou temps partiel pendant au moins six mois, consécutifs ou non, au cours de l’année civile précédente.
Une des conditions préalables à la mise en place d’un accord de participation est d’avoir au moins un salarié (même à temps partiel) en plus du mandataire social/chef d’entreprise. Cette condition doit également être appréciée au moment du versement de la prime.
L’appréciation du seuil des 50 salariés pour la participation obligatoire se fait sur 5 années consécutives. A l’issue des 5 années, si le seuil a été atteint ou dépassé chaque année, l’entreprise a un délai d’un an pour mettre en place l’accord. Il est conseillé d’anticiper cette mise en place. Le décompte des effectifs pour une année se fait en calculant la moyenne mensuelle des effectifs.
Exemple : l’entreprise qui constate, en 2020, qu’elle a atteint pour la première fois le seuil de 50 salariés (et dans l’hypothèse où cet effectif ne repasse pas sous ce seuil dans l’intervalle) sera tenue de mettre en place un accord de participation au titre de l’année 2025 et aura au plus tard jusqu’au 31 décembre 2026 pour conclure cet accord.
Si au titre d’une année civile la moyenne de l’effectif repasse sous le seuil des 50 salariés, alors le calcul des 5 années repart à zéro.
BON À SAVOIR
Les Unités Economiques et Sociales (UES) de plus de 50 salariés doivent verser de la participation aux bénéfices au profit des salariés de toutes les structures juridiques qu’elles regroupent (y compris celles ayant moins de 50 salariés).
Découvrez Suzel, créatrice d’une SARL, qui souhaite motiver et fidéliser davantage ses 12 salariés. Elle souhaite connaître les dispositifs qui s’offrent à elle. Nous lui proposerons la mise en place d’un accord de participation couplé à une prime de partage de valeur.
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La formule légale est : 0,5 * (Bénéfice net - (0,05*Capitaux propres)) * (Salaires versés/Valeur ajoutée). Il est possible de déroger à cette formule, avec une formule plus favorable ou moins favorable pour les entreprises de moins de cinquante salariés.
Oui, la participation devient obligatoire pour une entreprise lorsqu'elle compte plus de 50 salariés pendant cinq années consécutives. Pour les autres entreprises, la participation est facultative.
Tous les salariés de l’entreprise peuvent bénéficier de la participation, avec une condition d'ancienneté maximum de 3 mois. Pour les entreprises de moins de 50 salariés, les chefs d'entreprises et leur conjoint collaborateur peuvent aussi être éligibles de l'ensemble de la prime.
Pour les entreprises de plus de 50 salariés, les chefs d'entreprises et leur conjoint collaborateur ne peuvent bénéficier de la prime que pour la partie excédant la formule légale.
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