
Le contrat dit "Article 39" est un dispositif de retraite supplémentaire à prestations définies, entièrement financé par l'employeur. Il permet aux salariés, en particulier aux cadres dirigeants, de recevoir une rente viagère lors de leur départ à la retraite, garantissant ainsi un complément de revenu sécurisé et prévisible.
Le contrat dit “Article 39” est un régime de retraite supplémentaire à prestations définies, entièrement financé par l’employeur. Il permet aux salariés, notamment les cadres dirigeants, de recevoir une rente viagère lors de leur retraite. Le montant de cette rente est fixé à l’avance selon la rémunération, la durée de cotisation et l’âge du salarié.
En renforçant la fidélisation des collaborateurs, l’Article 39 représente un outil précieux dans la gestion des ressources humaines. Pour les salariés, l’Article 39 est quant à lui un outil pour sécuriser son niveau de revenus à la retraite.
Les cotisations payées par l’employeur ne sont pas considérées comme un élément de rémunération et ne sont donc pas imposables pour le salarié au titre de l'impôt sur le revenu. Elles sont également exonérées de CSG et CRDS. La rente perçue à la retraite sera toutefois soumise à imposition et prélèvements sociaux.
La mise en place d’un Article 39 n’est possible que si l’entreprise propose à ses salariés un PER d’Entreprise (PERECO) ou un PERCO non-transformé.
Pour cette raison, les mêmes conditions d’éligibilité s’appliquent. Ainsi, il suffit pour pouvoir mettre en place un Article 39 que l’entreprise emploie au moins 1 salarié (même à temps partiel), titulaire d’un contrat de travail de droit privé, en plus du mandataire social ou du dirigeant non salarié.
Il est possible de restreindre l’accès au dispositif de l’Article 39 à certains salariés de l’entreprise. Toutefois, cette restriction doit respecter certaines règles et conditions pour être conforme à la législation en vigueur. Le périmètre d’éligibilité des salariés doit ainsi répondre à des catégories objectivement définies.
Exemples de Catégories :
Par ailleurs, la loi Pacte a introduit pour l’employeur la possibilité de fixer des conditions supplémentaires pour bénéficier de ce régime spécial :
Les mandataires sociaux peuvent bénéficier d’un contrat « Article 39 », sous réserve de l’approbation préalable du Conseil d’administration, de l’Assemblée Générale ou du Conseil de surveillance, selon le type de société.
Pour les sociétés cotées, telles que les sociétés anonymes (SA) et les sociétés en commandite par actions (SCA), l’attribution du contrat doit être soumise à un double vote de l’assemblée générale des actionnaires.
Seuls les gérants minoritaires ou égalitaires peuvent bénéficier d’un contrat « Article 39 », sous réserve de l’approbation préalable de l’Assemblée Générale.
Il convient par ailleurs à ce que le gérant (minoritaire ou égalitaire) soit assimilé-salarié puisque la cotisation se base sur la rémunération servant de base à l’assiette de cotisations de la sécurité sociale.
3 principales modalités de mise en place du contrat Article 39 sont possibles.
La mise en place du contrat « Article 39 » peut être réalisée par la négociation d’un accord collectif avec les organisations syndicales représentatives. Cet accord doit définir les modalités de fonctionnement du régime, les catégories de salariés concernés, et les montants des prestations et des cotisations ;
En l’absence de représentants syndicaux ou si les négociations n’aboutissent pas, l’employeur peut organiser un référendum auprès des salariés. Pour que le contrat soit validé, il doit être approuvé par une majorité qualifiée des salariés concernés (souvent les deux tiers) ;
L’employeur peut décider unilatéralement de mettre en place le contrat de retraite « article 39 ». Cette décision doit toutefois être communiquée aux salariés concernés et respectée dans les mêmes conditions de transparence et d’équité.
BON À SAVOIR
Lorsque le contrat retraite « Article 39 » est ouvert aux mandataires sociaux, son instauration requiert l’accord des instances appropriées :
Les régimes à prestations définies (ou régimes PD) sont des dispositifs de retraite dans lesquels le montant des prestations (rente ou capital) est déterminé à l’avance selon des critères spécifiques.
Le montant de la rente ou du capital versé au moment de la retraite est fixé à l’avance. Les salariés bénéficient de prestations de retraite garanties, offrant une grande sécurité. Ils peuvent planifier leur retraite avec une meilleure visibilité sur leurs futurs revenus.
Dans les contrats de type « Article 39 », les prestations de retraite sont ainsi calculées selon des critères précis déterminés à l’avance.
La prestation de retraite est souvent un pourcentage de la rémunération annuelle du salarié. Ce pourcentage peut varier en fonction de la politique de rémunération de l’entreprise et des conventions collectives applicables ;
La durée de cotisation est un facteur clé dans le calcul des prestations : plus le salarié a cotisé longtemps, plus la prestation sera élevée ;
L’âge du salarié au moment de la retraite peut également influencer le montant de la prestation. Certains régimes peuvent ainsi offrir des prestations plus élevées pour les départs à la retraite plus tardifs.
La formule de base pour calculer le montant annuel de la rente peut ressembler à :
Rente Annuelle = Rémunération Annuelle × Taux de Remplacement × Durée de Cotisation
Le taux de remplacement correspond ici au pourcentage de la rémunération annuelle que le salarié recevra comme rente. Par exemple, si le taux de remplacement est de 1,5 % par année de cotisation, un salarié avec 20 ans de cotisation aura un taux de remplacement de 30 %.
Supposons un salarié avec les caractéristiques suivantes :
Le calcul de la rente annuelle serait alors :
Rente Annuelle = 60 000€ x 1,5% x 20 = 18 000€
Ce salarié recevrait donc une rente annuelle de 18 000 € à la retraite.
S’il s’agit d’un régime à prestations définies, celles-ci peuvent tout de même, à titre exceptionnel, être réévaluées. C’est notamment le cas lors d’une modification importante de la politique salariale ou en cas de départ anticipé du salarié.
Dans les régimes à prestations définies, tels que l’Article 39, les cotisations sont calculées pour garantir que les prestations promises aux salariés pourront être versées lors de leur retraite.
Les actuaires estiment les engagements futurs de l’employeur, c’est-à-dire les montants totaux des rentes qui devront être versées aux salariés à leur retraite ;
Les actuaires utilisent des modèles mathématiques et statistiques pour estimer le montant des cotisations nécessaires. Les engagements et les cotisations sont ensuite réévalués régulièrement pour refléter les changements dans les hypothèses économiques et démographiques.
Les entreprises peuvent toutefois choisir de souscrire une assurance pour couvrir ces éventuelles réévaluations.
Les droits acquis annuellement sur le contrat sont plafonnés à hauteur de 3 % de la rémunération du bénéficiaire.
Par ailleurs, le cumul des pourcentages est limité à 30 points, tous employeurs confondus sur l’ensemble de la carrière (1% de la rémunération équivalant à 1 un point).
D’un point de vue fiscal :
D’un point de vue social :
Les cotisations payées par l’employeur ne sont pas considérées comme un élément de rémunération et ne sont donc pas imposables pour le salarié au titre de l’impôt sur le revenu. Elles sont également exonérées de CSG et CRDS.
Traitement fiscal des rentes
Les rentes perçues par le bénéficiaire (rentes principales ou de réversion) sont imposables dans la catégorie des pensions de retraite, après un abattement de 10 %.
Traitement social des rentes
Les rentes perçues sont soumises à plusieurs prélèvements sociaux :
Pour les rentes versées au titre des retraites liquidées à partir du 1er janvier 2011, cette contribution spécifique (CSS, art. L. 137-11-1) est de :
Ces seuils sont réajustés chaque année en fonction du plafond annuel de la sécurité sociale. A noter que cette contribution sociale est partiellement déductible de l’impôt sur le revenu : la contribution sur la part de la pension inférieure à 1 000 € est déductible, tandis que celle supérieure à 1 000€ ne l’est pas.
Avant la loi Pacte de 2019, les droits n’étaient attribués qu’aux seuls bénéficiaires présents dans l’entreprise lors du départ en retraite.
La condition d’achèvement de la carrière dans l’entreprise étant supprimée, les droits dits certains du salarié lui sont définitivement acquis même s’il n’est plus dans l’entreprise au moment de son départ à la retraite.
Il bénéficie à ce titre d’une obligation d’information (C. ass. art. L. 143-0) pesant sur l’assureur concernant :
Les droits sont donc désormais acquis chaque année et pour chaque salarié. Ils sont désormais exprimés en pourcentage de la rémunération annuelle du bénéficiaire soumise aux cotisations sociales.
Il existe alors un cumul des pourcentages pour tous les employeurs confondus ayant instauré ce mécanisme. Ce cumul ne peut excéder la somme de 30 points (1% de la rémunération équivalant à 1 point).
Pour les mandataires sociaux ou les bénéficiaires dont la rémunération annuelle dépasse 8 fois le Plafond Annuel de la Sécurité Sociale (PASS), l’acquisition des droits devra être conditionnée à des critères de performance professionnelle.
Le Plan d’Épargne Retraite (PER) est un produit d’épargne retraite individuelle ou collective créé par la loi Pacte. Il se compose de trois compartiments :
Versements volontaires
Epargne salariale
Cotisations obligatoires
Le compartiment 3 du PER (successeur de l’ancien Article 83) concerne les cotisations obligatoires versées par l’employeur et/ou le salarié. Voici ses caractéristiques :
Article 39 | Compartiment 3 du PER | |
---|---|---|
Nature des prestations | Prestations définies et garanties. | Prestations basées sur des cotisations définies et des performances d'investissement. |
Financement | Exclusivement par l'employeur. | Par l'employeur et potentiellement par le salarié. |
Avantages Fiscaux | Déductions fiscales et exonérations de charges sociales pour l'employeur. | Avantages fiscaux pour les cotisations, avec des régimes spécifiques pour les différentes sources de financement. |
Flexibilité | Univers d’investissement relativement restreint. | Grande flexibilité avec divers supports d'investissement. |
Le PER et l’Article 39 sont donc deux produits d’épargne retraite avec des caractéristiques différentes. Il faut toutefois envisager l’Article 39 comme un complément au PER. En effet, la présence d’un PER d’Entreprise (PERECO ou ancien Perco) au sein de l’entreprise est une condition préalable à l’ouverture d’un contrat Article 39.
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Le contrat Article 39 est un dispositif de retraite supplémentaire à prestations définies, entièrement financé par l'employeur. Il offre une rente viagère prédéfinie aux bénéficiaires, en fonction de leur rémunération, de la durée de cotisation et de l'âge de départ à la retraite.
Les contrats de retraite « Article 39 » peuvent bénéficier à tous les salariés ou à une catégorie spécifique de salariés, comme les cadres ou les dirigeants, définie de manière objective par l'entreprise. Les mandataires sociaux peuvent également en bénéficier, sous réserve d'approbation par les instances dirigeantes appropriées.
Les cotisations versées par l'employeur dans le cadre de l'Article 39 sont déductibles du résultat imposable de l'entreprise. De plus, ces cotisations sont exonérées de certaines charges sociales, offrant ainsi un avantage fiscal significatif à l'entreprise.
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